Friday, February 1, 2019

"GILETS JAUNES", ET MAINTENANT?

La crise amorcée par les Gilets Jaunes depuis novembre ne faiblit pas, malgré les efforts conjugués, voire parfois complices,  de la police et des grands médias. On pourrait presque dire qu'elle ne fait que s'aggraver, vu la stupéfiante surdité et aveuglement ( avec tout le respect que je dois aux vraies victimes de la répression) de notre président. Or, ce qui me semble de plus en plus évident, c'est que nous avons atteint un point absolu de non-retour. La cinquième république ne pourra plus jamais être celle que l'on a connue jusqu'ici - le peuple s'est réveillé et exige sa participation et le contrôle des institutions qui devraient le représenter. La question qui se pose donc - et que l'on me pose souvent ici, au Danemark, où je vis- est celle-ci: qu'est-ce qui peut se passer maintenant? Il est bien sûr évident que je ne suis pas Cassandre, mais il me semble tout de même pouvoir émettre une ou deux hypothèses. la première question est de savoir comment Macron peut se sortir de cette crise. Il y a en fait seulement deux options: premièrement, profiter de violences soit provoquées, soit réelles, et déclarer l'état d'urgence le temps "que les choses se calment". Le gros problème avec cette option c'est la petite assiette de soutien que le président a dans la population, et que cette situation, si elle apparaît comme un coup d'état, risque de précipiter le pays dans une révolution bien réelle et aux coûts humains énormes. De plus, il n'est pas sûr que l'armée et les forces de l'ordre se retrouvent à 100 % derriére leur chef. Mais disons que c'est, hélas, une possibilité. La deuxième option, la plus souhaitable, c'est la dissolution de l'asssemblée nationale et l'organisation de nouvelles élections. Le problème, ici, retombe sur le gros des Gilets Jaunes, qui ne veulent pas entrer dans le moule politique traditionnel. Si les partis habituels se présentent, vu la confiance exprimée par la nation envers ses politiciens, on verra, une fois encore, une chambre introuvable, soit LREM ou RN, là encore par défaut, puisqu'on pourra parier sur une abstention frôlant ou dépassant les 70%. Comme la Vème république ne prévoit pas de seuil minimal pour qu'une élection soit validée, nous nous retrouverons encore avec des élus à 17-20% des suffrages exprimés. Si tout changer revient à faire la même chose, il est logique de penser que le mouvement des Gilets Jaunes repartira de plus belle, et que nous nous retrouverons devant le risque de la première option. Par contre, en cas de dissolution, si des partis d'opposition et démocrates (au vrai sens du terme) se présentaient avec comme projet commun la formation d'une constituante (et pas seulement la FI) sur la base des recommandations du CNR et des Gilets Jaunes, et dont les travaux seraient soumis à un référendum, alors là, oui, il y aurait peut-être une possibilité de sortie pacifique de cette crise. Mais il faudrait beaucoup de courage, de maturité et de véritable sens politique de la part d'un président catastrophiquement inexpérimenté et de partis bloqués dans leurs idéologies et postures.

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