Sunday, March 29, 2020

COVID-19 AND THE GLOBAL POTEMKIN VILLAGE

In 1787, to impress his ex-mistress, Catherine II, then on a trip to the Crimea, Minister Potemkin ordered the construction of false villages in order to make her believe that her people were happy and hide the real misery of the country.
Since the 1980s, neoliberalism with the help of the media has built a global Potemkin village, where we are taken for walks whenever we have doubts. So far, it has worked perfectly, and the happiness provided by finance and (false) competition seemed to be more or less established, and those who challenged it were considered, at best, to be in bad faith, at worst, as supporting terrorism.
It was, alas, without counting on nature, that damn nature which neoliberalism still cannot get rid of, despite its repeated "greenwashing" operations. Now nature, which knows nothing in politics, cares little for newspeak and economic-political nuances.
China, the fascist regime and worthy heir to Mussolini, was the first victim, despite its ultra-totalitarian policy of super-control. Unable to face the truth, it now pays for it with a death toll probably ten times higher than the figures announced.
But then, the covid-19, who decidedly does not respect anything, came to us, after having visited the totalitarian Iranian theocracy. And there, the masks (for those who had them) began to fall: all our hospital infrastructure, dismantled since the 80s to make room for the private sector and its financial interests, are failing us. Our hyper-technological algorithmic society is useless. Factories close, shops close, restaurants close, museums close, everything closes except hospitals and supermarkets.
Our governments turn out to be helpless at best,criminal at worst (heavy glance directed at all those who preached "group immunity", that great Nazi idea). The finance experts, who we saw every day parading sternly in TV shows are now MIA - trembling with fear in their villa in their week-end villas.
Those who save the country are the underpaid employees in supermarkets, the nurses and health personnel in the hospitals, the teachers who are doing their best to teach from home, and all the usually invisible world of logistics or social infrastructures. All those to whom the system sometimes said "they should work more to earn more", or that they are "nothing". If there weren't so many dead, we could joke that we find ourselves in a classic XVIIth century fable. But one can, without joking, wonder what will be the moral of this story. What did the neoliberal system do after the 2009 financial crisis? Nothing. What will it do after the covid-19 crisis? Probably nothing.
The problem is that if Potemkin had built the villages for the Tsarina, the neoliberal system built them for itself and it does not even realize that they are false. Or rather, if they are "real" for them, then they must be "real" for everyone else.
Covid-19, a dirty little revolutionary virus in spite of itself, has just shown everyone that solidarity is better than competition, that strong social structures allow crises to be better managed than with a confetti of privatized companies, than strategic institutions and productions must remain national, because if not, well, everything falls to the ground like a bad cinema set.
When the crisis is over, we will then have to fight with all our might so that this Potemkin village can never ever be re-built again, and claim that reality is on our side and not theirs.

LE COVID-19 ET LE VILLAGE POTEMKINE GLOBAL

En 1787, pour impressionner son ex-maîtresse , Catherine II, alors en voyage en Crimée, le ministre Potemkine ordonne la construction de faux villages démontables afin de lui faire croire que son peuple est heureux et cacher la misère réelle du pays.
Depuis les années 80, le néolibéralisme avec l'aide des médias a construit un village Potemkine global, où l'on nous promène à chaque fois que nous aurions des doutes. Jusqu'ici, cela a parfaitement bien marché, et le bonheur assuré par la finance et la (fausse) concurrence semblait à peu près établi, et ceux ou celles qui le contestaient étaient considérés, au mieux comme de mauvaise foi, au pire, comme des suppôts du terrorisme. 
C'était, hélas, sans compter sans la nature, cette satanée nature dont le néolibéralisme n'arrive toujours pas à se débarrasser, malgré ses opérations de "greenwashing" répétées. Or la nature, qui ne connaît rien en politique, ne se soucie guère de la novlangue et des nuances économico-politiques.
La Chine, au régime fasciste et digne héritière de Mussolini, en a été la première victime, malgré sa politique ultra-totalitaire de super-contrôle. Incapable de faire face à la vérité, elle le paye aujourd'hui d'un nombre de morts probablement dix fois supérieur aux chiffes annoncés.
Mais ensuite, le covid-19, qui ne respecte décidément rien, est venu faire un tour chez nous, après avoir visité la théocratie totalitaire iranienne. Et là, les masques (pour ceux qui en avaient) ont commencé à tomber: toutes nos infrastructures hospitalières, démantelées depuis les années 80 pour faire place au privé et à ses intérêts financiers, sont prises en défaut. Notre société hyper-technologique algorithmée à mort ne sert à rien. Les usines ferment, les boutiques ferment, les restaurants ferment, les musées ferment, tout ferme sauf les hôpitaux et les supermarchés. Nos gouvernements se révèlent au mieux impuissants, au pire criminels (regard dirigé vers tous ceux qui ont prêché "l'immunité de groupe", belle trouvaille nazie). Les financiers, que l'on voyait chaque jour faire leur important dans les émissions télé sont désormais aux abonné absents - en train de trembler dans leur villa à Belle-Île ou à Trouville. 
Ceux et celles qui sauvent le pays sont les employé.e.s à 1200 euros dans les supermarchés, les infirmières et soignants des CHU, les profs qui font cours de chez eux, et tout le petit monde invisible des infrastructures logistiques ou sociales. Tout ceux à qui le système disait tantôt de "travailler plus pour gagner plus", tantôt qu'ils n'étaient "rien". S'il n'y avait pas tant de morts, on pourrait dire en plaisantant qu'on se retrouve dans une fable de La Fontaine. Mais on peut, sans plaisanter, se demander quelle sera la morale de cette histoire. Qu'a fait le système néolibéral, après la crise financière de 2009? Rien. Que fera-t-il après la crise du covid-19? Probablement rien. 
Le problème est que si Potemkine avait construit les villages pour la Tsarine, le système néolibéral les a construits pour lui-même et ne se rend même pas compte qu'ils sont faux. Ou plutôt, s'ils sont "vrais" pour eux, alors ils sont "vrais" pour tout le monde.
Le covid-19, sale petit virus révolutionnaire malgré lui, vient de montrer à tous que la solidarité vaut mieux que la compétition, que de fortes structures sociales permettent de mieux gérer les crises qu'un confetti de sociétés privatisées, que des institutions et productions stratégiques doivent demeurer nationales, parce que sinon, hé bien, tout tombe par terre comme un mauvais décor de cinéma.
Il faudra alors, la crise passée, lutter de toutes nos forces pour qu'on ne puisse plus jamais bâtir ce village Potemkine, et protester que la réalité est bien de notre côté et pas de la leur.